Subtests

La notion d'alerte renvoie à un état d'éveil général permettant de réagir rapidement et de manière appropriée aux sollicitations. Elle est une condition indispensable pour un comportement efficace et constitue de ce point de vue une base à toutes les performances attentionnelles.

Dans cette épreuve, les TR sont examinés sous deux conditions. La première concerne l'évaluation de TR simples : une croix apparaît au centre de l'écran au terme d'intervalles interstimuli variant aléatoirement, le sujet ayant à réagir aussi rapidement que possible en appuyant sur une touche-réponse. C'est l'alerte intrinsèque qui est mesurée dans cette condition. Dans la seconde condition, les TR sont mesurés comme réponses à la même croix mais qui, cette fois, est précédée par un stimulus (sonore) faisant office de signal avertisseur (« alerte phasique », ou orientation temporelle de foyer attentionnel).

L'attention soutenue est une capacité qu'il n’est pas possible d'évaluer uniquement à partir de tâches simples. L'appréciation du maintien continu de l'attention doit au contraire s'effectuer par le biais d’épreuves sollicitant des demandes cognitives très différentes, allant de tâches ne nécessitant que la détection de stimuli, jusqu'à certaines sollicitations dont la charge cognitive est élevée.

La capacité à rester concentré sur une tâche donnée constitue l'une des conditions propres à la vie active au travail.

Dans cette épreuve, une séquence de stimuli est présentée à l'écran. Ces stimuli varient en fonction de différents paramètres ou dimensions : couleur, forme, taille et contenu. Le statut de cible est déterminé par le fait que le stimulus qui apparaît à l’écran possède l'une des dimensions propres à celui qui le précède (par exemple, la même forme mais de couleur, taille et contenu différents). Afin d'adapter la difficulté de la tâche à un sujet donné, le programme permet de sélectionner différents niveaux de difficulté, à savoir la nécessité de réagir à la « forme » uniquement, ou à « la couleur ou la forme ».

L'évaluation de la vigilance repose sur un type d'investigation qui concerne la détection d'événements critiques d'apparition rare, difficiles à discriminer au cours de tâches extrêmement monotones.

La vigilance est une forme d'attention soutenue dans laquelle le foyer d'attentionnel est maintenu grâce à un effort mental portant sur une longue période. Le facteur monotonie constitue cependant un aspect essentiel pour évaluer la performance dans les conditions propres à l'examen de la vigilance. En effet, ce facteur permet de différencier clairement le paradigme de vigilance d'autres tâches dont la charge cognitive est plus importante.

Trois conditions sont disponibles pour l'examen de la vigilance, une auditive et deux visuelles.

Le déplacement implicite (« covert shift ») de l'attention renvoie à la capacité de pouvoir focaliser l'attention sur une partie de l'espace environnant, sans modification de l'orientation du regard. Ce déplacement du foyer attentionnel peut être déclenché de manière exogène par des stimuli qui captent le regard, ou au contraire de manière endogène par l'orientation volontaire de l'attention vers un événement attendu ou donné, se situant à un quelconque endroit de l'espace.

Dans cette épreuve, un indice central indique le côté où apparaîtra probablement la cible. Cet indice est valide dans 80% des cas, et non valide dans les 20 autres. Cette procédure permet d'examiner le contrôle endogène du foyer attentionnel. En effet, suite à un indice non valide, le foyer attentionnel est d'abord déplacé vers le côté indiqué par cet indice (orientation), après quoi doit s'opèrer un nouveau déplacement (réorientation) vers l'endroit où apparaît effectivement la cible.

Savoir prêter attention à plusieurs choses en même temps s’avère important dans de nombreuses situations. Cela suppose d'être à même de partager simultanément son attention entre différents processus en cours.

Les déficits d'attention divisée s'observent fréquemment en pratique neuropsychologique. Les patients présentant ce type de limitation se plaignent, par exemple, de difficultés au travail lorsqu'ils sont confrontés à un trop grand nombre de sollicitations simultanées. Pour beaucoup d'entre eux, la situation devient plus difficile lorsque les activités qu'ils pouvaient exécuter de manière relativement automatique avant l'installation de la lésion requièrent un contrôle conscient.

L'une des formes les plus efficaces de focalisation réside dans le regard, c'est-à-dire la modification de la position des yeux pour porter le regard vers les informations importantes de l'environnement. Il s'agit là d'une fonction essentielle, grâce à laquelle nous explorons notre environnement et dont dépend notre orientation dans une situation donnée. Un déficit au niveau des mouvements oculaires peut constituer un handicap majeur au sein de la circulation routière et engendrer des difficultés de lecture, particulièrement lorsque l'atteinte concerne l'orientation du regard vers la droite. En réadaptation, la présence de perturbations des saccades oculaires hypothéquera dans une large mesure les possibilités de compensation d'un déficit au niveau du champ visuel.

L'exploration de l'environnement visuel constitue une capacité de base, fondamentale, pour pouvoir se déplacer de façon sûre dans l'espace, rechercher un objet, analyser une image, assurer la surveillance du trafic. Il s'agit d'un processus complexe dans lequel interviennent un ensemble d'éléments essentiels : l'intention et les connaissances antérieures du sujet, sa capacité de planification, son champ visuel qui doit être intact, sa capacité de déplacer le foyer attentionnel visuel, ainsi que des mouvements oculaires efficients. Partant, les causes d'un déficit d'exploration de l'environnement faisant suite à des lésions cérébrales sont multiples, déficit qui constitue dans nombre de cas un handicap sérieux dans la vie quotidienne.

Dans cette épreuve, une matrice de 5 × 5 stimuli est présentée à l’écran, le sujet ayant pour tâche de détecter si cet ensemble contient ou non une cible. Les deux touches-réponse sont utilisées : l'une pour signaler la présence d'une cible au sein de cette matrice, l'autre l'absence de cible.

La consigne d'explorer cette matrice, soit ligne par ligne, soit colonne par colonne, permet d'apprécier la capacité du sujet à modifier sa stratégie, aspect qui peut être altéré du fait, par exemple, de lésions au niveau des structures frontales.

L’existence de déficits intéressant le champ visuel constitue un handicap sérieux. Des déficits marqués hypothèqueront l'exploration de l'environnement, avec les conséquences que l'on imagine dans les situations de vie courante et de travail. En outre, la lecture peut être considérablement entravée par une hémianopsie ou d'autres altérations du champ visuel, tout particulièrement s'il intéresse le côté droit.

L'existence de déficits du champ visuel est importante, tant en ce qui concerne la passation d'épreuves, y compris celles de cette batterie, que pour la planification des prises en charge réadaptatives, et tout particulièrement dans la mise en place de moyens de compensation.

Afin d'investiguer les différentes parties du champ visuel, un stimulus « clignotant » (à savoir, un petit compteur s'incrémentant rapidement) est présenté, à intervalles variables, à différents endroits de l'écran. Une tâche de fixation centrale vise à s'assurer que le sujet maintient constamment son regard au centre de l'écran. Chaque fois qu'un stimulus périphérique apparaît à l'écran, le sujet doit appuyer le plus rapidement possible sur le bouton-réponse.

Dans la vie courante, nous sommes capables d’identifier, par exemple, une personne par sa voix ou sa démarche, un objet par son bruit caractéristique, éventuellement son odeur ou sa texture. Bref, notre perception multimodale des personnes et des objets nous permet de les identifier et de les localiser rapidement dans l'espace.

Dans cette épreuve, le sujet a pour consigne de détecter la combinaison d'un son (grave ou aigu) avec un stimulus visuel (une flèche dirigée vers le haut ou le bas). Possèdent le statut de cible les stimuli qui s'accordent, à savoir une flèche pointée vers le haut associée à un son aigu, ou une flèche pointée vers le bas associée à un son grave.

Prêter attention à certains aspects spécifiques du monde environnant n'est pas un processus statique. Il s'agit au contraire essentiellement d'un processus dynamique par lequel, pour reprendre les termes de James, nous détournons notre attention de certains objets afin d'en traiter efficacement d'autres. Dans la vie quotidienne et au travail, il est nécessaire que nous adaptions continuellement notre attention aux aspects nouveaux et pertinents de la situation.

Cette épreuve est basée sur une procédure de type changement de catégorie/registre (« set shifting »). Soit une lettre et un chiffre (condition « verbale »), soit des figures angulaires et arrondies (condition « non verbale ») sont simultanément présentés à droite et à gauche du centre de l'écran. La possibilité existe, pour chacune de ces conditions, de choisir entre un mode simple (par exemple, réaction uniquement aux lettres, ou uniquement aux formes angulaires), ou au contraire plus complexe de passation, c'est-à-dire nécessitant de réagir alternativement à un type puis à l'autre de stimulus (par exemple, dans la condition « verbale » : lettre - chiffre - lettre - chiffre…). Deux boutons-réponse sont disposés face au sujet. Il a pour tâche d'appuyer sur le bouton-réponse situé du même côté que celui où apparaît la cible (lettre ou chiffre, par exemple) à l'écran.

Un aspect important du contrôle comportemental réside dans la capacité à réagir de manière appropriée sous la pression du temps, tout en inhibant simultanément les réactions inadéquates. Différents paradigmes de type go/nogo ont été élaborés afin d'évaluer cette forme de contrôle comportemental dans laquelle il est important d'être capable d'inhiber une réaction suscitée par un stimulus externe, au profit d'une réponse comportementale contrôlée. Dans ce type de paradigme, le foyer attentionnel est dirigé vers les stimuli dont l'occurrence est prévisible et qui exigent une réaction sélective, c'est-à-dire réagir ou, au contraire, s’abstenir de réagir.

Des déficits intéressants de cette forme de contrôle comportemental sont fréquemment rencontrés chez les patients avec symptomatologie frontale. Le plus souvent, ces patients obtiennent des TR particulièrement courts dans les tâches de TR simples, alors que dans les tâches de type go/nogo, on observe un nombre élevé de réactions incorrectes, ou des réactions nettement ralenties comparativement à celles obtenues dans les tâches de détection simple. Ce ralentissement est indicatif de difficultés au niveau du traitement décisionnel dans le contrôle du comportement. Différentes investigations assistées par des techniques d'imagerie médicale ont confirmé l'importance du rôle joué par les structures frontales lors de l'exécution de tâches de type go/nogo.

Cette épreuve comprend deux formes :

-  Forme « 2 stimuli dont 1 cible » (1 des 2 stimuli est critique) : une croix correspondante soit au signe de l'addition (+), soit à celui de la multiplication (×) apparaît à l’écran dans un ordre pseudo-aléatoire à l'écran.

-  Forme « 5 stimuli dont 2 cibles » (2 cibles parmi 5 stimuli) : cinq formes rectangulaires dont la « texture » est différente apparaissent à l’écran dans un ordre pseudo-aléatoire. Deux de ces figures sont définies comme cibles.

En fait, l'incompatibilité est propre à une situation par définition conflictuelle au sein de laquelle des informations divergentes doivent être traitées en parallèle et partant, activent simultanément différentes réactions potentielles. Les effets Simon (cf. infra) et Stroop (interférences couleur/mot) constituent des exemples classiques d'incompatibilité.

La procédure utilisée teste la tendance à l'interférence en termes d'incompatibilité stimulus-réponse (effet Simon). Dans cette épreuve, des flèches, pointant tantôt vers la gauche tantôt vers la droite, sont présentées à gauche ou à droite d'un point de fixation. Le sujet a pour tâche de réagir avec la main correspondante à la direction pointée par la flèche et ce, indépendamment du côté de l'écran où elle apparaît.

La mémoire de travail peut être comprise en tant que système de maintien (« buffer ») de l'information nécessaire à la résolution de problèmes complexes et le traitement de tâches à plusieurs niveaux, ou encore certains des aspects d'une situation afin d'en générer une vue d’ensemble. Le point essentiel ici réside dans le fait que, selon la tâche et les buts que poursuit le sujet, le contenu de la mémoire de travail doit continuellement être tenu à jour. Les déficits de mémoire de travail sont ainsi à l'origine de difficultés majeures dans la résolution de problèmes, la structuration des étapes d'un travail complexe ou l'adaptation à une situation donnée, indépendamment des problèmes mnésiques liés à des difficultés d'encodage, de consolidation et de récupération.

Cette épreuve examine le contrôle du flux d'informations et de leur mise à jour au sein de la mémoire de travail. Une séquence de nombres est présentée sur écran au sujet. Celui-ci a pour tâche de déterminer si chaque nombre – variable suivant la condition – est identique à celui qui le précède ou à l'avant-dernier. Il existe trois conditions de niveau de difficulté différent.

Étant donné que les nombres favorisent fortement le codage verbal, cette épreuve peut également être utilisée comme mesure du contrôle de la boucle articulatoire de la mémoire de travail.